VENDREDI 19 FEVRIER 2010
POURSUITE DE LA CONCILIATION LUNDI CHEZ IKEA
Une nouvelle réunion de conciliation entre la direction d'Ikea France et les syndicats, qui se sont réunis hier jeudi pour une
médiation, est prévue lundi après-midi. Les syndicats se concertent aujourd'hui. Chacun va consulter ses bases, a déclaré
Sébastien Heim, délégué syndical central FO, estimant que la prochaine réunion lundi avec l'inspection du travail serait
"déterminante".
LE MODELE C'EST DEMONTE EN FRANCE
En suède, les collaborateurs (salariés) et les cadres se parlent d'égal à égal, les hiérarchies sont abolies, le management
convivial, le tutoiement de rigueur, et les syndicats sont puissants mais bien-vus, considérés comme des partenaires à parts
entières dans la stratégie du groupe. En France, "tu prends l'escalier pour parler au manager, quand tu deviens délégué
syndical, on te regarde d'un mauvais œil, et l'esprit de groupe a disparu au détriment de la recherche de la rentabilité à
tout prix", confie Hocine Redouani, délégué syndical FO. "Aujourd'hui, j'ai l'impression de travailler dans n'importe quel
autre groupe de grande distribution. Sauf que, par rapport à un Carrefour, un Conforama ou un Ed, Ikéa reste encore le plus
compétitif car les salariés doivent travailler le dimanche, faire des nocturnes, accepter des horaires très flexibles pour
une petite différence de salaire", juge Hocine. "En France, Ikéa est tombé de son podium", ajoute t-il.
MERCREDI 17 FEVRIER 2010 - 19H00
LA DIRECTION PARLE DE TOUT SAUF DES SOUS !
La direction d'Ikea France a insisté pour que la discussion ne porte pas sur les salaires, mais sur les autres points prévus à l'ordre
du jour des NAO (négociations annuelles obligatoires), à savoir l'intégration des nouveaux collaborateurs, la formation et les
conditions de travail. Le directeur général d'Ikea France, Stefan Vanoverbeke, a précisé qu'il n'y a "pas d'accord mais pas de blocage".
"J'ai voulu tendre la main aux syndicats en m'engageant à ouvrir des chantiers sur les conditions de travail", a-t-il dit. Mais ce n'est
pas ce qui est attendu prioritairement par les salariés. C'est d'ailleurs ce que confirme ce soir Charlotte Frenda, déléguée syndicale
FO du magasin de St Martin d'Hères "Nous remontons depuis plus d'un an les problèmes de conditions de travail, ce n'est pas le moment de
nous en parler". Syndicats et direction d'Ikea France n'ont pas trouvé d'accord mercredi 17 février à l'issue d'une réunion
de négociations annuelles obligatoires (NAO). Une réunion de médiation est prévue jeudi matin après plus d'une semaine de conflit sur les
salaires. Après plus de six heures de négociation, aucun accord n'a été trouvé, les discussions butant toujours sur la question des
salaires. L'intersyndicale FO-CFDT-CGT qui voulait initialement 4% d'augmentation générale, a proposé une augmentation de 50 euros pour
tous les salariés. "Cette contre-proposition ne coûtera pas un sou de plus" que la proposition de la direction, qui a répété son offre d'une
augmentation collective des salaires de 1% et une hausse au mérite de 1%.
Une cinquantaine de personnes sur 80 ont débrayé au dépôt de Ikea Saint Quentin Fallavier (Isère) ce mercredi 17 février. La Direction
propose une augmentation de 1% au mérite, l'intersyndicale souhaite obtenir 3% en collectif. "Les mecs ils vont se défoncer pour 1%..."
déclare Amed Ngui délégué syndical FO, et il poursuit "la semaine prochaine après la fin des négociations, si rien ne bouge le conflit
pourrait se durcir".
Interview Amed Ngui délégué syndical
Les camarades de Saint Quentin Fallavier en grève le 17 février
La dégradation des conditions de travail est dénoncée par de nombreux salariés. "Nous voulons montrer la réalité. Que les gens sachent
ce qu'est vraiment devenu Ikea", explique Hocine Rédouani, attablé à la cafétéria du magasin Ikea Paris-Nord, à Villepinte, où il est
salarié depuis sept ans. Dans sa polaire bleue marine floquée de jaune, couleurs de l'entreprise, le délégué FO a les traits tirés en
ce lundi après-midi....
JEUDI 11 FEVRIER 2010 - 18H
LES NÉGOCIATIONS À IKEA ONT ÉTÉ INTERROMPUES PAR LA DIRECTION GÉNÉRALE
Ce soir le personnel du magasin de St Martin d'Hères (Isère) débraye de 17h30 à 22h. Initialement la direction proposait 1,2%
d'augmentation individuelle et 0% d'augmentation collective. Cette après midi les nouvelles propositions sont les suivantes :
pour les agents de maîtrise 2% en individuel et 0% en collectif, et pour le reste du personnel 1% en individuel et 1% en
collectif. Des propositions jugées insuffisantes par l'intersyndicale.
Interview téléphonique Charlotte Frenda, déléguée syndicale, Ikea St Martin d'Hères
JEUDI 11 FÉVRIER 2010
IKEA : LA DIRECTION JOUE LE POURRISSEMENT
Les négociations ont été repoussées à jeudi après-midi chez Ikéa. "La réunion devait se tenir à condition que sept syndicalistes de
Force ouvrière aient libéré mardi soir le siège social" de Plaisir (Yvelines), qu'ils occupent depuis lundi, a expliqué Pierre
Deyries, le directeur de la communication d'Ikea. Mais selon lui, le syndicat FO n'aurait annoncé son intention de quitter les
lieux que mercredi, "un quart d'heure avant le début de la négociation, ce qui ne permettait pas d'organiser la réunion". Cette
rencontre devait permettre d'entamer des discussions, alors que des grèves ont eu lieu depuis ce weekend dans une dizaine
d'établissements français du groupe.
Les syndicats dénoncent le report de la négociation, accusant la direction de "jouer le pourrissement" du conflit. Ils réclament des
hausses de salaire générales de 3 à 4% au Suédois, qui a fait selon eux 52 millions d'euros de bénéfices en 2009. Les syndicalistes
qui occupaient depuis lundi le siège français d'Ikea à Plaisir (Yvelines) pour réclamer une hausse des salaires ont levé
"temporairement" leur occupation tard mercredi soir pour permettre la tenue d'une réunion de négociation jeudi.
Et l'intersyndicale FO-CGT-CFDT a déjà menacé d'une grève nationale samedi 13 février, jour de fréquentation maximale de la clientèle,
si les propositions de la direction "restent indécentes".
MERCREDI 10 FÉVRIER 2010
IKEA: FO EN PREMIÈRE LIGNE
Le climat social s'est envenimé à Ikea France. Le siège du groupe, à Plaisir (Yvelines), était occupé, mardi soir 9 février,
pour la deuxième nuit consécutive par des salariés réclamant une hausse de leur rémunération, et trois magasins franciliens sont
restés porte close mardi. Les sept représentants du personnel du syndicat FO, qui avaient occupé le siège social durant la nuit
de lundi à mardi, restent une deuxième nuit sur place, car "rien de concret" n'est ressorti de la réunion avec la direction,
selon le délégué syndical central FO, Sébastien Heim. La direction a reconnu que l'occupation se déroulait "sans troubles",
tout en mettant comme préalable à une reprise de la négocation salariale, le départ des sept délégués syndicaux. "Le
préalable, c'est que FO quitte les lieux, c'est un vrai problème pour nous qu'ils restent", a déclaré Pierre Deyries, directeur
de la communication d'Ikea France (vingt-six magasins et neuf mille salariés).
La réunion prévue mercredi dans le cadre des négociations annuelles obligatoires des salaires est "annulée pour l'instant",
a-t-il ajouté.
MARDI 9 FÉVRIER 2010 12H30
Localement le mouvement est suspendu au magasin Ikea de Saint Martin d'Hères. Cependant les pressions de la direction continuent.
Le jour de la grève un huissier était présent et des photos des grévistes avaient été prises. D'autre part un différent est
apparu sur l'utilisation de la tenue de travail lors de la grève, pourtant juridiquement le contrat de travail n'est pas suspendu
pendant un débrayage. Depuis la direction a circulé dans le magasin pour recueillir le sentiment des salariés sur le mouvement
social en cours ! Un tract a été affiché "informant" les salariés de la séquestration de cadres au siège social de l'entreprise.
Ailleurs en France les magasins de Paris Nord, de Plaisir, et de Franconville sont fermés ce mardi matin. Dans ce dernier un
accord local portant sur les salaires avait été conclu avec la direction du magasin, mais la direction générale l'a annulé.
Depuis 90% du personnel a cessé le travail a Franconville. Le siège social de l'entreprise à Plaisir est occupé depuis hier,
5 membres de FO se trouvent dans les locaux, dans l'espoir de "faire bouger les négociations" sur les salaires, selon l'un d'eux,
Dominique Nikonoff, délégué syndical FO.
SAMEDI 6 FÉVRIER - 18h00
En fin de journée, le nombre de grévistes s'élevait à une cinquantaine sur 120 personnes en poste le samedi 6 février à Saint Martin d'Hères,
soit 40 %. (Au plus fort de la journée le taux s'élevait à 80% dans certains rayons)
SAMEDI 6 FÉVRIER 2010 - 16h00
Plusieurs magasins du groupe d'ameublement Ikea ont été touchés par un mouvement de grève samedi 6 février portant sur les salaires,
notamment en Isère à Saint Martin d'Hères.
A la mi-journée, le magasin de Thiais (Val-de-Marne) n'avait toujours pas pu ouvrir ses portes, faute de personnel suffisant pour
assurer la sécurité des clients. A Saint Martin d'Hères le magasin était perturbé mais ouvert au public. En Isère, les grévistes
ont subi plusieurs intimidations de la part de la direction: présence d'un huissier et prise de photographies.
Le magasin de Roissy-Paris-Nord, situé à Gonesse (Val-d'Oise), n'a pu ouvrir qu'avec deux heures de retard ce matin, selon Sébastien
Heim, délégué syndical central Force Ouvrière, qui précise que certains caissiers grévistes ont été remplacés par des responsables de
vente.
Les trois principaux syndicats d'Ikea (FO, CFDT, CGT) protestent contre les propositions salariales faites par la direction lors des
négociations annuelles obligatoires (NAO). Elle s'est pour l'instant engagée à consentir une augmentation moyenne de 1,2% sur la base
de hausses individuelles ou au mérite. Mais les syndicats réclament aussi une augmentation collective (appliquée uniformément à tous
les salariés) d'environ 4%.
Ikea France a réalisé 52 millions d'euros de bénéfice net en 2009 et un chiffre d'affaire en hausse de 6,3%. Les syndicats exigent
d'être reçus par le nouveau directeur général d'Ikea France, Stefan Vanoverbeke, les négociations étant actuellement confiées à la
direction des ressources humaines. Le direction refuse d'accorder une augmentation de salaires collective en prétexant une
conjoncture économique difficile dans le secteur de l'ameublement et des incertitudes économiques pour l'année 2010.
