LES DERNIERES NOUVELLES DU GROUPE SOMFY (SEPTEMBRE 2009)
SPIREL : LA SPIRALE INFERNALE

MARCHÉ DE DUPES CHEZ SPIREL (CONFEDERATION FO 04/11/2009)
Chappel Industries prétend vouloir garder la moitié des salariés de l’usine savoyarde. Or ce repreneur n’emploie que 7 personnes en France car la quasi-totalité de ses effectifs est à l’étranger. FO prévient qu’elle ne lâchera pas la proie pour l’ombre.
«On ne lâchera pas la proie pour l’ombre!». Daniel Jacquier, le secrétaire général de l’Union départementale FO de Savoie, est à fond aux côtés des «Spirel», ces 228 salariés de la filiale du groupe Somfy, (fabricant de moteurs pour volets électriques) dont les emplois sont menacés de disparaître de la vallée de la Maurienne pour mieux réapparaître en Tunisie (voir notre article du 30 septembre 2009).
Le 7 octobre, après avoir fini par reconnaître ce vaste plan de restructuration – sous la pression de FO, seul syndicat présent chez Spirel – la direction de Somfy a invoqué des «difficultés persistantes et structurelles», une «nécessaire adaptation des technologies et de l'outil industriel du groupe aux enjeux du marché» que sont la «montée en puissance des acteurs des pays émergents» et le développement des produits à forte valeur ajoutée.
«Forcément, lorsque vous transférer en douce et progressivement une bonne partie de la production vers une usine jumelle installée à cet effet en Tunisie, comme l’expert-comptable désigné par le comité d’entreprise (CE) de Spirel l’a confirmé aux salariés, on arrive à ce constat de dupes» rétorque Daniel Jacquier, pour qui, «la direction Somfy n’a cessé depuis le début de prendre ces salariés pour des imbéciles».
Et, semble-t-il, ce n’est pas fini avec le repreneur qu’elle a sorti de son chapeau dans la foulée de ces explications. «Une société albertvilloise dénommée Chappel Industries France qui est soi-disant prête à conserver que 113 salariés de Spirel alors que cette entreprise n’emploie que 7 commerciaux en France, le reste de ses effectifs (500) étant employé en Tunisie», rapporte le secrétaire de l’UD-FO.
Et «selon l’expertise comptable, Somfy est disposé à déployer de gros moyens financiers pour liquider la moitié des emplois, alors qu’il pourrait servir aisément à maintenir 100% de l'activité de SPIREL… au moins pendant 4 ans», s’insurge encore Daniel Jacquier, avant de préciser par ailleurs, «que l'ensemble du personnel n'accepterait pas que de l’argent public (2 millions d’euros envisagé par l’Etat) vienne aider le groupe à licencier».
C’est pourquoi, lors du comité d’entreprise prévu ce mercredi avec la direction, FO Daniel Jacquier estime fondamental de mettre tous ces éléments sur la table afin d’envisager un avenir pour les 228 salariés de Spirel, car, prévient FO «aucun licenciement n’est aujourd’hui acceptable chez Spirel».
LA DIRECTION DE SOMFY AVAIT BIEN JOUE, … (FO SAVOIE 29/10/2009)
Il s’en est encore passé des choses, du côté de SPIREL, cette semaine. Suite à la réunion de Vendredi, la direction a dû se trouver «fort dépourvue», son plan secret prenait un sacré coup dans l’aile. Par ailleurs, toutes les pressions qui avaient été exercées à tous les niveaux, ne trouvaient que peu d’écho, preuve qu’on avait «tapé juste». Du côté des délégués, plus forts encore compte tenu des positionnements unanimes des salariés, ils ont agi auprès de la direction. Enfin, le CE a pu être informé des embauches récentes de personnel. Même si un certain nombre de tractations ont semblé occuper le terrain, c’est bien en coulisses que les choses ont avancé. Le Conseil Régional, tout d’abord, par le vote de son vœu pousse le Préfet, donc l’Etat, à s’engager résolument dans une démarche dynamique, globale de création d’emplois industriels à l’échelle de la vallée de la Maurienne. Le Président a d’ailleurs adressé un courrier au Préfet de la Savoie. Dans le même temps, le dossier FRAU porté par l’Union Régionale FO se construit. Pas de nouvelles, par contre, du Comité d’Actions Economiques Et Sociales pour la Maurienne ?
… MAIS C’ETAIT SANS COMPTER SUR LA VIGILANCE DES DELEGUES ET DE LEUR SYNDICAT.  Comme nous l’affirmions depuis le début, c’est tout naturellement que l’expert comptable désigné par le CE dans le cadre du droit d’alerte a poursuivi sa mission, et que dans l’attente de la fin de celle-ci, la procédure a été bloquée. Justement, c’est ce Vendredi 30 Octobre que ce rapport a été présenté conjointement aux membres du CE et à la direction. Et il est intéressant à plus d’un titre, ce rapport. D’abord parce qu’il confirme que si on n’a pas la chance de tomber sur une info qui nous met sur la piste, un beau matin l’usine se trouve fermée sans qu’on n’ait pu voir venir quoi que ce soit ! En effet, le rapport démontre que le groupe SOMFY a renvoyé en 2008 déjà une partie de sa production de Cluses vers la Tunisie. Par conséquent, il a de manière indirecte, étouffé SPIREL en ne lui laissant pas les débouchés habituels. Pour FO, un tel transfert de production en Tunisie ne s’improvise pas…c’est une démarche travaillée et mûrement réfléchie. C’est ce qui nous fait dire que le groupe SOMFY avait par conséquent tout à fait le temps de penser et travailler une solution socialement acceptable pour le site de St Rémy plutôt que d’attendre la dernière minute pour faire ce qui est fait aujourd’hui. Par Ailleurs, nous pouvons constater que les revalorisations de prix accordées par le groupe ont été largement inférieures à celles de la hausse des matières premières, par conséquent SPIREL était condamné à voir ses marges « rognées » petit à petit, jusqu’à « l’étouffement » financier, d’autant que l’unité de Maurienne n’est qu’une unité de production qui n’a aucun pouvoir sur ses marges.
Source FO savoie
Mercredi 7 octobre :
SPIREL SCANDALEUX ET HUMILIANT, TOUT SIMPLEMENT !
Les mots ne sont pas assez forts pour qualifier le comportement du groupe SOMFY à l’égard des salariés de SPIREL. En effet, à l’issue de la réunion du CE de ce Mercredi, les représentants et les salariés étaient abasourdis, tant les annonces faites sont irréalistes. Nous ne reviendrons pas sur la méthode sournoise employée, FO et d’autres l’ont déjà à maintes reprises condamnées. Derrière une apparente avancée du dossier constituée par le maintien d’un « bout » d’activité sur le site (107 emplois promis sur les 228 ?) se dissimulent tout de même 121 suppression d’emplois sur la vallée de Maurienne. Pour FO, c’est plus justement 121 de plus, 121 de trop. Quand à la pérennisation de ces postes, telle les promesses qui n’engagent que ceux qui les croient, peut-on, après ce que ce groupe nous a été capable de nous montrer dernièrement, lui accorder le moindre crédit, la moindre confiance ? Combien de temps ces emplois sont-ils assurés ?
Et puis le groupe CHAPPEL qui serait le repreneur ! N’est-ce pas remettre la victime entre les mains de son bourreau ? Qui ne se souvient pas du temps ou il était lui-même exploitant de cette unité, comme d’une autre en Tarentaise, à Albertville d’ailleurs. Qu’en est-il aujourd’hui ? N’est-ce pas lui qui, il y a déjà 20 ans peut-être a découvert les plaisirs de « l’exotisme industriel » en se séparant des unités de production en Savoie pour aller les implanter en Tunisie ? Ah ! Quand le vice est là ?

Que deviendront les salariés qui ne seront pas repris ? Sont-ils assez mobiles pour abandonner conjoints, famille, amis et enfants pour changer d’emploi, de travail, de région (pour le moins) pour prendre le risque de ce qui est proposé, et aussi que le conjoint qui a son propre travail se retrouve, lui, au chômage ? Dans ce contexte de crise, peuvent-ils actuellement espérer retrouver un emploi dans la vallée ?
Que fait-on ainsi des emplois, de la vie et de l’économie en Maurienne ? Pour les élus de la vallée, ce projet ne s’inscrit en rien dans une démarche d’aménagement du territoire. Bien au contraire. D’ailleurs, au-delà de ce qui peut être dit ou écrit, les chiffres concernant l’activité de dette unité au cours des années précédentes, ne justifient en rien ce plan « catastrophe ».
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, FO n’acceptera pas de se laisser mener en bateau dans un projet « foireux ». Dans la même logique, FO n’est pas favorable aux propositions faites de créer un « comité de veille économique ». De même que « veiller les morts » consiste à accompagner, tout passivement la mort, nous considérons qu’en l’espèce, veiller l’économie peut consister à l’accompagner dans ses derniers moments. FO réclame un pu plus de dynamique et de volonté en créant plutôt un « Comité d’Action Economique et Social » pour la Maurienne. De même, l’idée de créer un CTP (Contrat de Transition Professionnelle » n’est-elle pas déjà, en soi, la marque de l’acceptation, un peu facile, de cette situation.
C’est pourquoi, FO ne lâchera rien et continuera d’exiger du groupe qu’il assume ses responsabilités civiques et sociales. C’est le sens de la pétition lancée à l’attention du Président de la République. FO demande aux élus et aux pouvoirs publics de tenir bon, surtout au regard des aides publiques (nos impôts) qui ont pu, au fil des ans, soutenir l’entreprise. Ce doit être un investissement. Enfin FO demande au personnel de rester mobilisé, lucide et déterminé. FO les assure, tous, de son concours sans faille.
Source FO Savoie
Jeudi 1er octobre : Les salariés de Spirel s'invitent à Cluses
Source : FO Savoie
Jeudi, 150 salariés ainsi que des élus de la vallée de la Maurienne, dont le Maire de Saint Rémy de Maurienne et de la Chambre se sont rendus sur le site de SOMFY à Cluse en Haute Savoie.
Les salariés de SPIREL après avoir envahis l'usine ont constitué une délégation composée des élus, de J.Y. SABOT, Secrétaire Général de la fédération FO de la métallurgie, d'Alain COLLARD, Secrétaire Général de l'Union Départementale FO de Haute Savoie, Laurence BRAUN, Déléguée Syndicale FO, Mireille COHENDET, Secrétaire du Comité d'Entreprise.

Après une heure de discussions, nous avons retenu et fait acter trois points essentiels :
1 - la direction va répondre aux salariés dans les délais fixés et s'engage à faire du "volet social" sa priorité
2- la production de SPIREL ne sera pas délocalisée dans un pays à bas coûts.
3- le grand patron de SPIREL, J.P. DEMAEL sera prêt à rencontrer les représentants du personnel de SPIREL.
Dans l'interview de Monsieur BELAY, PDG du site SOMFY - Cluse, le discours se voulait rassurant, bien qu'à l'analyse rien de nouveau en ressort.

Une réunion extraordinaire du Comité d'Entreprise a été programmée le 7 Octobre prochain.
RESTER MOBILISER ET MAINTENIR LA PRESSION, C'EST LA SEULE SOLUTION
MOBILISATION DES SALARIES DE SPIREL
30/09/2009 - www.laboussole74.com
Dans le cadre de l'attente d'une décision concernant l'avenir du site de production de SPIREL à St Rémy de Maurienne et de ses 228 salariés, une grande mobilisation est organisée ce Jeudi 1er Octobre. En effet, salariés et élus de la vallée se rendent, en autocars, au site de CLUSES.
Le départ des bus se fera à 9 H 30 sur le parking de SPIREL pour une arrivée sur le lieu de la manifestation, devant le site SOMFY à CLUSES, vers 11 H 15.
Par ailleurs, nous vous rappelons la prochaine mobilisation du SAMEDI 3 OCTOBRE A 10 H PLACE DU CHAMP DE FOIRE A St JEAN DE MAURIENNE, pour une manifestation pour la défense de l'emploi en Maurienne.
Le transfert des activités de Spirel en Tunisie est menacé
L’annonce faite par l’entreprise française Spirel, dont l'actionnaire principal est le groupe Somfy, de transférer ses activités en Tunisie a suscité un tollé général au sein des acteurs publics. Hervé Gaymard, président du Conseil général de la Savoie, a déclaré qu'il ne ferait aucun cadeau à l'entreprise Spirel si celle-ci devait confirmer le transfert de son atelier de fabrication de moteurs électriques. L’hebdomadaire savoyard, "La vie nouvelle", a rapporté dans son dernier numéro les propos menaçants de M. Gaymard. Ce dernier a annoncé que les acteurs publics, au premier rang desquels figure le Conseil général, ont ménagé des aides à Spirel, avec des engagements de l'ordre de 270 000 euros entre 1995 et 2020."C'est pourquoi si ce projet de transfert d'activité était confirmé, le contrat de confiance pour un développement équilibré de nos territoires étant rompu, je demanderai à l'entreprise le remboursement de cette somme", a-t-il indiqué. A noter que la décision de transfert prévu par Spirel entraînera la suppression de 228 emplois en France.
L'emploi menacé à St Rémy de maurienne
« Avec ce que vous nous annoncez, comment voulez vous que l’on aille travailler demain, Monsieur le Directeur ? » Criait une salariée de l’entreprise.

Lundi 14 septembre, Vincent Bellet, PDG de Somfy, était présent à Saint-Rémy-de-Maurienne.
Cet après midi, devant la mairie de Saint Remy de Maurienne l’ensemble du personnel de Spirel était venu manifester sa colère alors que le Maire de la commune s’entretenait avec Le PDG de Somfy et le Directeur de l’entreprise mauriennaise. Quelques heures auparavant le Comité d’entreprise avait décidé une expertise comptable en votant le droit d’alerte lors de la réunion extraordinaire. Quelques salariés de l’entreprise Gate, solidaires de la manifestation étaient venus en voisin pour soutenir les 228 salariés menacés du pire dans cette vallée déjà bien décimée en terme d’emploi. Alors que les 2 Directeurs sortaient de la Mairie, le personnel leur a imposé une prise de parole afin d’entendre le sort que le groupe Somfy leur réservait. Les échanges virulents, mais corrects, entre la Direction et le personnel a malheureusement fait ressortir le pire… Pour la Direction il faudra passer par 2 étapes pour sauver le site: Le chômage partiel…Des licenciements. La fermeture du site reste le dernier recours.
Source FO SAVOIE
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Au mois de juin, 40 intérimaires intègrent l’unité de production de SPIREL et les salariés travaillent trois samedis de suite …
Aujourd’hui, après qu’une réunion à huit clos se soit tenue entre les politiques du département, les 228 salariés de SPIREL ont fini par savoir qu’ils devront au mois de juin prochain « aller se faire voir ailleurs ».
La Direction a décidé de fermer le site de Saint Rémy de Maurienne et de transférer les machines ainsi que la production sur le site de Cluses.
On délocalise à 200 km !!!

SPIREL est une filiale de SOMFY, les salariés fabriquent les moteurs pour des volets électriques. Après GATE, SPIREL … cela représente une catastrophe pour la vallée de la Maurienne, déjà affaiblie en terme d’emplois. Les mensonges et l’attitude méprisante de la Direction révoltent le personnel de l’entreprise, la situation est inadmissible, les élus FO ont d’ores et déjà décidé de mettre à l’ordre du jour de la réunion extraordinaire du lundi 14 Septembre prochain, une procédure d’alerte.
Source FO SAVOIE
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Spirel : 228 emplois menacés, l'activité pourrait être transférée à Cluses
Paru dans l'édition 73A du Dauphiné Libéré le 12/09/2009
C'était l'une des plus belles réussites industrielles de la Maurienne. La filiale du groupe Somfy emploie plus de 200 personnes, et n'a jamais connu que la croissance. Les moteurs électriques en sortent par milliers chaque jour.
Bien sûr, ici aussi, la crise a frappé. Moins que pour l'usine voisine, Gate France, sous-traitant de l'automobile où l'on enchaîne les semaines de chômage partiel. À Spirel, au contraire, on avait commencé à réembaucher des intérimaires en juin dernier. « Mais beaucoup moins que les années précédentes », s'empresse de tempérer Philippe Pyllioen, directeur du site ; « la situation est préoccupante en termes d'activité et de résultats ».
Pour Force ouvrière, l'existence même de l'usine est menacée. « La direction a décidé de fermer le site et de transférer les machines et la production vers Cluses », affirme Daniel Jacquier, secrétaire général de l'union départementale FO. La direction locale et le groupe ne confirment ni n'infirment, mais indiquent : « il y a des pistes et des hypothèses, mais pas de décision arrêtée ». « Si un scénario avait été plus avancé que les autres, rendez-vous aurait été pris avec la représentation du personnel », précise Jean-Michel Jaud, directeur de la communication de Somfy.
À FO, Pierre Didio indique que les élus au comité d'entreprise ont fait jouer le droit d'alerte et demandé la convocation d'une réunion d'urgence du CE pour lundi. C'est ce jour-là que le maire de Saint-Rémy-de-Maurienne et président du Syndicat du pays de Maurienne recevra le PDG de Somfy, Vincent Bellet. Christian Rochette n'a pas de mots assez durs pour qualifier l'attitude du groupe : « l'entreprise n'est pas correcte avec la commune qui l'a beaucoup aidée, sur le foncier et d'autres dossiers. Ici, elle ne perd pas d'argent, elle veut profiter de la crise. Si ces nouvelles sont avérées, on comprend mieux que les gens se révoltent ».
Bien peu des salariés de Spirel pourraient envisager de suivre l'activité. Ce sont surtout des femmes, ouvrières à la dextérité reconnue, avec une vie de famille en Maurienne. Aucune n'a le souvenir du moindre jour chômé dans cette entreprise. Elles veulent aujourd'hui savoir de quoi l'automne sera fait, pour commencer, puisque la direction n'écarte aucune hypothèse. En attendant le printemps de tous les dangers.

REPÈRES
activité
Fabrication de bobinages et moteurs électriques pour le groupe Somfy (volets roulants essentiellement).
emploi
228 salariés (source FO), à 95 % des femmes. Bassin de recrutement : de Saint-Pierre-d'Albigny à Saint-Michel-de-Maurienne, plus quelques salariées isolées venant de plus loin (La Bâthie, Grenoble...). Travail en deux équipes.
groupe Somfy
Des usines dans le monde entier, notamment en Tunisie dans le même domaine d'activité que Spirel. Mais pour l'heure, aucun signe de délocalisation de l'activité mauriennaise en Afrique du Nord ou hors de France.
Frédéric THIERSavec Jennifer PARISOT
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